Comment éviter que les bambous se propagent ?
Le bambou est une plante à la fois élégante, résistante et rapide à pousser. Il est prisé pour créer des brise-vues naturels, structurer un jardin ou apporter une touche zen. Pourtant, derrière cette apparente perfection se cache un comportement redouté des jardiniers : la propagation incontrôlée des bambous traçants. Si vous envisagez d’en planter — ou si vous en héritez dans votre jardin — il est essentiel de comprendre comment empêcher leur expansion indésirable.
Vous vous demandez comment contenir efficacement les bambous sans nuire à votre jardin et sans recourir à des produits chimiques ? Ce guide complet vous propose des solutions durables et éprouvées.
Pourquoi les bambous se propagent-ils si vite ?
Le bambou appartient à la famille des graminées vivaces et peut être classé en deux types : bambou traçant (le plus invasif) et bambou cespiteux. Les variétés traçantes, comme Phyllostachys, développent un vaste réseau de rhizomes souterrains qui peuvent s’étendre jusqu’à plusieurs mètres au-delà du point de plantation.
Ces rhizomes donnent naissance à de nouvelles pousses bien loin du pied-mère, colonisant petit à petit tout l’espace disponible et parfois dépassant les limites de votre jardin… et empiétant sur celui des voisins.
Principaux problèmes causés par une propagation non contrôlée
- Invasion de pelouses, potagers et massifs voisins
- Tensions de voisinage
- Difficultés d’arrachage une fois installé.
- Endommagement de structures ou canalisations dans certains cas extrêmes
Heureusement, des solutions efficaces existent pour limiter la propagation du bambou tout en conservant ses atouts décoratifs.
Les solutions pour contrôler la propagation du bambou
1. Choisir les bonnes variétés
Avant toute chose, optez pour des bambous non traçants ou cespiteux, qui ont une croissance en touffe, plus maîtrisée. Parmi eux :
- Fargesia rufa : compact, idéal pour haies et massifs
- Fargesia murielae : résistant au froid, à port retombant
- Fargesia nitida : fin, élégant et sans rhizomes envahissants
Ces variétés ne nécessitent généralement pas de barrière anti-rhizome, ce qui vous simplifie la vie.
2. Installer une barrière anti-rhizome
Si vous choisissez malgré tout un bambou traçant (notamment pour son haut pouvoir occultant), la pose d’une barrière anti-rhizome est indispensable.
Comment poser une barrière anti-rhizome ?
- Cherchez une bâche spéciale en polyéthylène haute densité (PEHD), épaisseur minimale de 1 mm, hauteur d’au moins 70 cm.
- Creusez une tranchée de 60 à 70 cm autour de la zone de plantation.
- Placez la barrière verticalement en formant un cercle (ou un rectangle) fermée sur elle-même, en laissant un chevauchement de 20 cm entre les deux extrémités.
- Laissez dépasser 5 cm de la barrière au-dessus du sol pour surveiller d’éventuelles tentatives d’évasion.
Important : N’utilisez pas de géotextile ou de simple bache agricole : les rhizomes les transpercent sans difficulté.
3. Creuser une tranchée de confinement
Une solution alternative naturelle consiste à creuser une tranchée de 30 à 40 cm de profondeur autour de la zone de plantation, que vous laissez vide.
Le principe : les rhizomes, en atteignant cette tranchée, sont visibles et faciles à couper. Cette méthode exige toutefois une surveillance régulière (au printemps et à l’automne) et une certaine discipline au fil des années.
4. Tailler et contrôler régulièrement les rhizomes
À l’aide d’une bêche plate ou d’un sécateur pour racines, inspectez la périphérie de vos bambous 1 à 2 fois par an (idéalement en mars/avril et septembre), coupez les rhizomes qui sortent de la zone prévue.
Cette opération manuelle s’avère efficace mais nécessite rigueur et constance.
5. Planter le bambou en conteneur (bac ou pot)
Si vous manquez d’espace ou souhaitez éviter tout risque de propagation, vous pouvez planter les bambous en pot ou en bac.
- Utilisez un contenant solide (en plastique renforcé ou en zinc), d’une profondeur minimale de 60 cm et de bon diamètre.
- Placez une couche drainante (billes d’argile, graviers).
- Arrosez et nourrissez régulièrement, car les bambous en pot peuvent vite souffrir de stress hydrique.
Cette méthode est idéale sur une terrasse ou un balcon, mais implique un entretien plus soutenu (substrat à renouveler tous les 2-3 ans).
Les erreurs à éviter absolument
- Ignorer le type de bambou avant la plantation — bien identifier s’il s’agit d’une variété traçante ou non traçante
- Planter sans limite physique en pleine terre un Phyllostachys : vous le regretterez tôt ou tard
- Négliger les contrôles annuels : les rhizomes se déplacent silencieusement… jusqu’à la catastrophe !
À partir de quand faut-il agir ?
Dès les deux premières saisons, le bambou commence à étendre son réseau de rhizomes. Même s’il semble « sage » la première année, c’est souvent la deuxième ou troisième que les premières pousses aventureuses surgissent à l’improviste. Il est donc crucial d’agir dès la plantation.
Que faire si les bambous se sont déjà propagés ?
Si vos bambous ont déjà commencé à coloniser là où ils ne devraient pas, voici les étapes recommandées :
- Identifier l’étendue de la zone colonisée
- Couper les cannes indésirables à la base
- Excaver les rhizomes à la main (ou avec un outil adapté si racines très denses)
- Poser une barrière anti-rhizome autour du pied-mère après nettoyage
- Vérifier tous les 3 mois pendant 1 à 2 ans
C’est un travail de patience, mais vous évitez ainsi d’avoir à arracher toute la plante ou de devoir recourir à des herbicides chimiques.
Alors ?
Plante décorative et pleine de charme, le bambou demande toutefois un minimum de contrôle pour éviter les mauvaises surprises. En choisissant la variété adaptée, en installant une barrière anti-rhizome et en pratiquant un contrôle régulier, vous pourrez profiter de ses nombreux avantages sans les inconvénients de son comportement invasif.
N’oubliez pas : un bambou bien géré est un atout dans un jardin, tandis qu’un bambou laissé librement devient souvent un problème majeur.
Et vous ? Avez-vous déjà dû contenir une invasion de bambous ? Partagez votre expérience en commentaire ci-dessous et n’hésitez pas à relayer cet article à vos proches jardiniers !
FAQ – Réponses aux questions fréquentes sur la propagation du bambou
Comment savoir si un bambou est traçant ou non traçant ?
Consultez l’étiquette du producteur ou renseignez-vous sur le nom latin : les Phyllostachys sont traçants, tandis que les Fargesia sont non traçants. En cas de doute, préférez les Fargesia.
Quelle est la profondeur idéale pour une barrière anti-rhizome ?
Elle doit faire 70 cm minimum de profondeur et dépasser légèrement du sol (5 cm environ) pour éviter que les rhizomes ne passent par-dessus.
Peut-on installer une barrière anti-rhizome après plantation ?
Oui, mais cela demande plus de travail : vous devrez déterrer partiellement ou totalement le bambou pour installer correctement la barrière. C’est plus efficace que d’attendre que le problème s’étende.
Le bambou peut-il nuire aux canalisations ou fondations ?
Les bambous ne brisent généralement pas les canalisations ou fondations, mais ils peuvent s’infiltrer dans les systèmes d’arrosage ou les interstices, causant gêne et surcoûts.
Faut-il arracher totalement un bambou déjà envahissant ?
Pas forcément. Une excavation des rhizomes excédentaires, suivie de la pose d’une barrière anti-rhizome et d’un suivi bi-annuel, permet de maîtriser la situation sans l’éradiquer totalement.
