Sur un chantier, le costume et la cravate cèdent volontiers la place aux équipements de protection individuelle (EPI). Saviez-vous qu’en 2017, le secteur du bâtiment avait enregistré plus de 56 accidents pour 1000 salariés, contre 33 pour 1000 pour tous les secteurs confondus ? Certes, ce chiffre tend à baisser, mais le port d’EPI s’impose plus que jamais. Si vous managez une équipe d’ouvriers, voici la liste des équipements de protection individuelle que vous devrez obligatoirement leur fournir, en fonction de votre secteur d’activité.
Des équipements de protection pour chaque partie du corps
Il existe trois catégories d’équipements de protection individuelle. La classe I comprend les équipements visant à protéger le travailleur des « risques mineurs ». La classe II regroupe les EPI qui le protègent contre les « risques importants ». Quant aux équipements de la classe III, ils préservent le travailleur des « risques aux conséquences mortelles ». Ces trois catégories reflètent l’importance des équipements de protection individuelle indispensables sur les chantiers et les lieux de travail de nombreux secteurs d’activité.
La protection de la tête et du cou
Le port de casque conforme à la norme NF EN 397/A1 s’impose systématiquement sur un chantier. Cet équipement protège la tête des ouvriers en cas de chutes d’objets en hauteur.
Il existe différents types de casques, mais le casque aéré avec protection ABS reste le plus couramment utilisé sur les chantiers. Cet équipement comprend une coque légère et résistante qui protège le crâne en cas de chocs. Le serre-nuque à crémaillère permet d’ajuster le casque. Vous trouverez aussi des casquettes anti-heurts avec protection en ABS et œillets d’aération latéraux. Ce genre d’équipement convient pour les travaux en intérieur. Dans tous les cas, vous devez absolument respecter la date limite d’utilisation de ces EPI.
Les casques anti-bruit
Les protections individuelles auditives visent à réduire à moins de 80dB le niveau sonore environnant. C’est le niveau supporté par l’oreille humaine. Sachez toutefois que les ouvriers doivent pouvoir s’entendre lorsqu’ils parlent entre eux, d’où l’intérêt des bouchons (jetables ou non) et des coquilles antibruit. Ces deux types d’EPI présentent le même niveau de protection. Si vos ouvriers ont besoin d’une protection par intermittence, il leur faut des coquilles. En effet, les bouchons d’oreilles s’avèrent difficiles à manipuler lorsqu’on porte des gants. En revanche, ils sont plus indiqués par temps chaud.
Les protections oculaires
Les équipements de protection individuelle tels que les lunettes-masques de protection, les sur-lunettes et les masques de soudure visent à protéger les yeux des éventuels éclats et projections. Certains modèles sont spécifiques à certains métiers (peintre, carreleur, façadier). Le choix de l’EPI pour les yeux se fera en fonction du type de projections (poussières, étincelles, liquides chauds, vapeurs chimiques) et de leur intensité.
La protection des voies respiratoires
Les ouvriers qui travaillent sur les chantiers doivent aussi être équipés de masques de protection. Ces derniers protègent les voies respiratoires contre la poussière et les produits nocifs. Le port de masques s’impose également dans les espaces peu aérés ou confinés. Selon la situation et le degré de protection recherché, votre choix peut se porter sur les masques filtrants (masques jetables ou à ventilation assistée). Cet équipement filtre et purifie l’air. Les masques isolants se révèlent quant à eux indispensables lorsque vos ouvriers doivent travailler dans des espaces confinés où la concentration de polluants toxiques et inodores est particulièrement élevée.
La protection de la peau
Les vêtements de travail dédiés aux ouvriers de chantier présentent différentes propriétés. Si certains modèles protègent contre les intempéries, d’autres préservent du froid ou encore du feu. Quoi qu’il en soit, les EPI pour le corps doivent être conformes à la norme ISO 13688. Les tenues de chantier à usage courant sont généralement faciles à entretenir. Comptez aussi sur des zones renforcées et sur des matières résistantes aux déchirures et aux salissures. Pour une meilleure protection de vos ouvriers, notez que les vêtements de chantier endommagés doivent systématiquement être remplacés par vos soins.
Les vêtements de sécurité sont d’ailleurs recommandés pour un simple bricolage chez soi (pose de carrelage, peinture, travaux de plomberie), même si cette tenue n’est pas encore adoptée par tous les bricoleurs amateurs.
La protection des mains
Les gants de protection préservent les mains des blessures engendrées par la manipulation des machines, des produits chimiques ou des outils. Vous trouverez notamment des gants de travail en cuir normés EN 388, mais également des gants de manutention. Le choix de ce genre d’EPI repose sur le type de travaux effectués et sur la température ambiante du lieu de travail.
Les chaussures de sécurité : un EPI incontournable
Pour protéger les pieds de vos ouvriers, veillez à leur fournir des chaussures de sécurité. Ces EPI réduisent les risques de perforation, de choc ou de coupure. La plupart des modèles intègrent des embouts renforcés et des semelles antidérapantes. N’oubliez pas de vérifier leur conformité à la norme NF ISO 20345.
Le refus du port d’EPI : quels sont les risques encourus par l’ouvrier ?
Il arrive qu’un ou plusieurs employés refusent de porter les EPI qui leur sont fournis. Outre les risques pour leur santé et pour leur sécurité, ils peuvent également être licenciés pour faute grave.
Tout employeur qui n’impose pas le port d’EPI risque aussi une peine de prison ou à défaut, une amende pour manquement à l’obligation de sécurité envers ses ouvriers. En d’autres termes, il doit fournir des EPI adaptés et conformes à la règlementation en vigueur. Cette obligation vise surtout à réduire les risques d’accident sur les chantiers.
Comment se déroule la remise d’un EPI à un employé ?
Afin de se conformer à la règlementation, en tant qu’employeur il vous incombe de faire signer un formulaire au salarié qui réceptionne ses EPI.
Vous devez surtout le sensibiliser à l’importance du port des équipements de protection individuelle. Rappelez à vos ouvriers les risques qu’ils encourent sur le chantier en cas de non-respect des consignes de protection.
Les EPI sont-ils obligatoires en cas de forte chaleur ?
Un employeur est tenu de protéger ses ouvriers contre les fortes chaleurs. Néanmoins, vous devez informer le CHSCT (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) sur les mesures de protection que vous avez adoptées. Il s’agit notamment d’aménager des zones de fraîcheur ou d’ombre pour les ouvriers et les salariés. En sus, vous devez prévoir des tenues de travail et de sécurité spécifiques pour l’été.
Certes, les tongs, les casquettes et les bermudas ne se portent pas sur un chantier. Toutefois, en tant qu’employeur, vous devez trouver d’excellentes alternatives aux vêtements de chantier classiques pendant la période estivale, tout en restant intransigeant sur le port des EPI. Pour pallier les fortes températures et à une forte luminosité du soleil, veillez à fournir aux ouvriers des vêtements de travail de couleur claire et des lunettes de protection teintées. Mieux encore, il existe des vêtements de travail respirants, voire anti-UV, qui garantissent le confort des ouvriers en cas de forte chaleur.
À défaut d’abandonner les vêtements de sécurité, vous pouvez aussi aménager des horaires de travail adaptés, limitant ainsi l’exposition de vos ouvriers aux températures caniculaires. Sachez aussi qu’il existe des casques à bords larges qui protègent à la fois la tête, le front et le cou contre les rayons UV. Bien évidemment, l’employeur est tenu d’approvisionner ses ouvriers en eau, à raison de 3L par personne et par jour. Les équipes peuvent également se relayer pour travailler de manière plus efficace.
Vêtements de protection sur un chantier : que prévoit la règlementation ?
En tant qu’accessoires de sécurité, les vêtements de travail sur un chantier sont soumis à des normes strictes et doivent être conçus selon la directive européenne 89/686/CEE.
Ainsi, les vêtements pour la haute visibilité doivent être conformes à la norme EN 20471, tandis que les tenues qui protègent des intempéries sont règlementées par les normes EN 342, EN 343, EN 14058.
Les normes EN 11612, EN 14116 ou EN 11611 se rapportent quant à elles aux vêtements de protection contre la chaleur et les flammes.
En outre, la norme EN 13034 régit les tenues de protection contre les produits chimiques liquides.